- HORDE D’OR
- HORDE D’ORHORDE D’ORNom sous lequel est connu le kh nat fondé dans les plaines russes, au nord de la mer Noire et de la Caspienne, par la branche gengiskhanide aînée au XIIIe siècle. La région, occupée au sud par des nomades de race turque, les Qip face="EU Caron" カaq (Kiptchak, ou Coman ou Polovtsy), au nord par les Bulgares de la Volga et les principautés russes, est conquise en 1222/23 par les Mongols que commandent Jebe et Sübötei. Relevant alors de l’autorité virtuelle du fils aîné de Gengis-kh n, Jö face="EU Caron" カi, elle passe en héritage en 1227 au deuxième fils de ce dernier, Batu (mort en 1255/56), qui l’organise en un État pratiquement indépendant de l’Empire mongol, avec une capitale de type nomade, Sarai, sur la Volga. Batu anéantit, entre 1237 et 1241, le kh nat bulgare, soumet définitivement les Qip face="EU Caron" カaq (desquels son royaume ou ulus va prendre le nom) et les principautés russes, qui ne sauvent leur intégrité culturelle et religieuse qu’au prix d’un lourd tribut annuel et d’une reconnaissance de vassalité. La principauté de Novgorod, au nord-ouest, conserve seule son indépendance politique.La conversion à l’islam des souverains de la Horde d’or, une première fois sous le règne de Berke (1257-1267), frère et successeur de Batu, puis définitivement sous Özbek (ou Üzbek, qui règne de 1313 à 1341, descendant direct de Batu, à la troisième génération), marque le divorce total entre la population conquise, russe et chrétienne, et la minorité régnante — un métissage de Mongols, qui ont retrouvé dans les steppes russes leur cadre de vie originel, et d’autochtones turcs qip face="EU Caron" カaq. Les souverains de la Horde d’or se font les champions de la tradition mongole face à leurs cousins, les Ilkh n d’Iran et les Yuan de Chine, gagnés à des civilisations sédentaires supérieures à la leur. Et, au nom de leur foi musulmane, ils s’allient aux Mamluk d’Égypte contre les Ilkh n encore isolés alors du reste du monde mongol; ils ouvrent ainsi de plus en plus le pays au commerce de la Méditerranée et de l’Europe occidentale (en particulier, comptoirs génois établis en Crimée depuis 1265), et à l’influence culturelle égyptienne. L’historien arabe Ibn Ba レa, qui visita la Horde d’or vers 1332/33, a décrit la prospérité de ses cités, telles l’ancienne Sarai de Batu sur la basse Volga, la nouvelle Sarai de Berke, en amont, Urgen face="EU Caron" カ au Khorezm. La stabilité dont la Horde d’or a joui durant un siècle s’achève avec l’extinction de la lignée de Batu en 1359. Les Mongols sont alors complètement turcisés, et de leur mélange avec les Qip face="EU Caron" カaq résulte une nouvelle ethnie, celle des Tatar. Vingt ans d’anarchie aboutissent au désastre de Koulikovo pole (le «Champ des bécasses») qui, en 1380, marque la fin de la suprématie inconditionnelle des Turco-Mongols sur les principautés russes.Le prestige de la Horde d’or est temporairement relevé par le souverain de la Horde blanche, Tuqtamiš (1376/77-1406/07), descendant d’Orda, le fils aîné de Jö face="EU Caron" カi, qui, en 1381, unit sous son commandement les deux kh nats. Mais le redoutable Tamerlan (ou Timur, 1336-1405), après l’avoir soutenu, s’oppose à lui en 1391, et le contraint à la fuite en 1395. La Horde d’or est encore quelque temps préservée de la désintégration par l’action d’un général tatar, Edigü, qui la tient en main, jusqu’à sa mort, en 1419, sous le couvert de kh ns fantoches. Elle se démembre ensuite en kh nats indépendants, dont les principaux sont ceux de Kazan, d’Astrakhan et de Crimée, qui seront plus tard absorbés par l’Empire russe, les deux premiers au XVIe siècle, le dernier en 1783 seulement.
Encyclopédie Universelle. 2012.